Retrouver la curiosité ? Oui, il arrive que des chocs, des traumatismes, une dépression fassent perdre l’accès à cette ressource. Grâce à la thérapie, elle peut se rendre à nouveau accessible aux personnes. Cela les surprend et renforce leur appétit de vivre, leur pulsion de vie. En effet, la curiosité est une ressource qui procure cette sensation agréable d’être vivant, parfois même de dévorer la vie en suivant le fil de sa curiosité. Voyons ensemble ce qu’est cette ressource.
Sommaire de cette brève : retrouver des ressources internes
Retrouver La curiosité : émotion, sentiment, qualité , vibration ?
Je vous propose de commencer cette brève en faisant un zoom : qu’est-ce que c’est que la curiorité.
Retrouver la curiosité, comme vibes
La curiosité est comme une vibration au sens métaphorique. Elle n’est pas pas une vibration au sens strictement physique ou scientifique.
Dire que c’est une énergie ou une vibration est une métaphore que je trouve parlante.
Curiosité et vibration
La curiosité est une dynamique intérieure, une impulsion qui pousse à explorer et à apprendre.
∞ Certaines traditions spirituelles ou holistiques parlent de “ fréquences vibratoires ” pour désigner des états émotionnels ou mentaux élevés (on retrouve cette notion dans la description des états modifiés de conscience)
Dans ce cadre présent, une vibration haute peut être associée à la curiosité, un état intérieur d’ ouverture, d’expansion et de découverte.
∞ Elle contraste avec des vibrations basses comme la peur ou l’ennui, qui peuvent restreindre l’exploration et la croissance.
Retrouver l’émotion de la curiosité
∞ Une émotion est une réaction brève et intense face à une situation.
∞ La curiosité peut être vue comme une émotion primaire qui survient face à un stimulus inconnu ou intriguant.
∞ Elle est souvent accompagnée d’une activation physiologique (ex. : augmentation de l’attention, motivation à explorer).
∞ Elle est comparable à l’étonnement ou à l’excitation face à une nouveauté.
Retrouver la curiosité comme un sentiment renouvelé
∞ Un sentiment est une construction mentale plus durable, issue d’une combinaison d’émotions et de pensées.
∞ La curiosité peut être un état affectif stable, une tendance à être attiré par la nouveauté et l’inconnu.
Par exemple, certaines personnes ont un tempérament curieux qui influence leur façon d’interagir avec le monde.
Retrouver la curiosité : vivre avec cette compétence
∞ Une compétence est une aptitude qui peut être développée et améliorée.
∞ La curiosité peut être cultivée par des pratiques comme le questionnement, l’observation ou l’ouverture à de nouvelles expériences.
∞ Elle est essentielle dans des domaines comme la résolution de problèmes, la créativité et l’apprentissage continu.
Conclusion : retrouver la curiosité dans tous ses aspects
La curiosité n’est pas uniquement une émotion, un sentiment ou une compétence : elle est les trois à la fois, selon le contexte.
∞ Émotion quand elle surgit spontanément face à l’inconnu.
∞ Sentiment quand elle devient une disposition durable.
∞ Compétence quand elle est travaillée et utilisée de manière intentionnelle.
Qu’est-ce qui peut bloquer la curiosité ?
Plusieurs facteurs peuvent empêcher la curiosité de se développer, qu’ils soient d’origine psychologique (1), éducative et sociale (2) ou biologique (3).
Facteurs psychologiques qui bloquent le développement de la curiosité ou empêchent de la retrouver
∞ La peur de l’inconnu : L’anxiété face à ce qui est incertain ou imprévisible peut inhiber l’envie d’explorer.
∞ Le stress et la fatigue : Un esprit préoccupé ou épuisé a moins d’énergie pour la découverte.
∞ Le manque de confiance en soi : Craindre de poser des « mauvaises questions » ou de ne pas comprendre peut freiner la curiosité.
∞ Les croyances limitantes : Penser que l’on est « pas intelligent » ou que « tout a déjà été découvert » réduit l’envie d’explorer.
Facteurs éducatifs et sociaux
∞ Une éducation rigide : Un système scolaire basé sur la mémorisation plutôt que sur l’exploration peut tuer la curiosité.
∞ Le conformisme social : Dans certains milieux, poser trop de questions ou remettre en question l’ordre établi est mal perçu.
∞ L’autorité oppressive : Un environnement où poser des questions est puni ou ridiculisé décourage la curiosité.
∞ L’ennui et le manque de stimulation : Un environnement monotone ou dépourvu de nouveautés limite le développement de la curiosité.
Facteurs biologiques et neurologiques qui n’aident pas à retrouver la curiosité
∞ Le stress chronique : Il modifie la chimie du cerveau et réduit la motivation à explorer.
∞ Certaines pathologies : Des troubles comme la dépression ou l’anxiété peuvent réduire l’envie d’apprendre et d’explorer.
∞ Un déficit en dopamine : La dopamine joue un rôle clé dans la motivation et l’exploration. Un faible niveau peut diminuer la curiosité.
Comment la méthode Gestalt active t-elle la curiosité : la vie de cette ressource interne en thérapie
Le lien entre la psychologie de la curiosité et la Gestalt-thérapie repose principalement sur la manière dont la curiosité favorise la prise de conscience, l’exploration de l’expérience présente et l’intégration des différentes dimensions du soi.
Retrouver la curiosité comme moteur de la prise de conscience (awareness)
En Gestalt-thérapie, l’awareness est un élément clé : il s’agit de prendre conscience de son expérience actuelle (émotions, pensées, sensations corporelles).
La curiosité est un levier puissant pour développer cette conscience.
En posant des questions sur son ressenti (« Que se passe-t-il en moi ? »), on entre dans un processus d’exploration actif.
Curiosité et exploration du champ (field theory)
L’approche Gestalt s’intéresse aux interactions entre l’individu et son environnement.
Une attitude curieuse permet d’explorer ces interactions et d’identifier comment elles influencent nos comportements et nos émotions.
Expérience et expérimentation : retrouver la curiosité, la stimuler et l’acccroitre
La Gestalt-thérapie repose sur l’expérimentation dans l’« ici et maintenant ».
La curiosité invite à essayer de nouveaux comportements, à sortir des schémas répétitifs et à explorer des alternatives plus adaptées à ses besoins.
Curiosité et ajustement créateur : retrouver la curiosité en conscience en créant sa vie
En Gestalt, l’ajustement créateur désigne la manière dont un individu s’adapte aux situations nouvelles.
La curiosité favorise cet ajustement en permettant d’expérimenter de nouvelles réponses face aux défis de la vie.
Curiosité et contact authentique
L’approche de la Gestalt met l’accent sur la qualité du contact avec soi et avec les autres.
Être curieux de l’autre (sans jugement) permet de créer des relations plus authentiques et profondes.
Retrouver la curiosité, c’est actualiser au moins 8 autres compétences
La curiosité est une qualité qui favorise le développement de nombreuses compétences précieuses. En voici quelques-unes :
1. Apprentissage continu
La curiosité pousse à rechercher de nouvelles connaissances et à s’améliorer constamment.
2. La pensée critique
Elle incite à poser des questions, à analyser des informations et à ne pas accepter les choses telles qu’elles sont.
3. Créativité
Explorer de nouvelles idées et perspectives alimente l’innovation et la résolution de problèmes.
4. Adaptabilité
Les personnes curieuses s’adaptent plus facilement aux changements, car elles aiment apprendre et comprendre de nouvelles situations.
5. Résolution de problèmes
Retrouver la curiosité a pour conséquence que nous sommes plus enclins à chercher différentes solutions et alternatives face aux défis.
6. Empathie et communication
La curiosité envers les autres aide à mieux comprendre les émotions, motivations et perspectives, améliorant ainsi les relations humaines.
7. Autonomie
Un esprit curieux prend des initiatives et explore par lui-même sans attendre qu’on lui fournisse des réponses.
8. Retrouver la curiosité, c’est aussi retrouver l’esprit d’analyse et synthèse
En recherchant et en comparant différentes sources d’information, la curiosité développe la capacité à structurer et interpréter des données complexes.
En conclusion de cette section, aimer apprendre et explorer de nouvelles choses permet donc de renforcer des compétences essentielles dans de nombreux domaines professionnels et personnels.
Conclusion : retrouver la curiosité et y mettre de la conscience
Retrouver la curiosité à l’âge adulte est un cadeau de la vie pour en jouir pleinement. C’est une qualité émotionnelle, une compétence et un sentiment qui s’exprime dans une certaine forme de spontanéité.
Ainsi, avec la méthode Gestalt, au delà de la curiosité c’est la goût d’être dans l’ici et maintenant qui est revitalisé. Je vous en souhaite une magnifique expérience.
Compléments d’informations : Fiche technique sur la curiosité
- Curiosité et neurosciences (#1)
- La psychologie de la curiosité (#2)
- Le développement « normale » de la curiosité (#3)
- Amélioration physiologique avec la Gestalt : la biochimie de la curiosité (#4)
Neurosciences et vibration cérébrale de la curiosité
Si on parle de vibration au niveau biologique, la curiosité pourrait être associée à l’activité neuronale, notamment dans le système dopaminergique et l’hippocampe.
L’excitation mentale générée par la curiosité pourrait se refléter dans des ondes cérébrales spécifiques, comme les ondes bêta (associées à la concentration et à l’apprentissage) ou les ondes gamma (liées à la créativité et à la perception).
La psychologie de la curiosité : les différentes formes de curiosité
∞ Curiosité perceptive : Besoin de stimulation sensorielle (ex. : observer un paysage fascinant).
∞ Curiosité épistémique : Désir d’apprendre et de comprendre de nouvelles choses (ex. : lire un livre, résoudre un problème).
∞ Curiosité sociale : Intérêt pour les autres, leurs pensées et émotions (ex. : poser des questions, vouloir comprendre un comportement).
∞ Curiosité spécifique vs diversive :
- Spécifique : Orientée vers la recherche d’une réponse précise (ex. : chercher une explication scientifique).
- Diversive : Désir général de nouveauté et d’exploration (ex. : tester un nouveau restaurant, voyager).
Le développement de la curiosité durant la vie d’un être humain
∞ La curiosité émerge très tôt et évolue tout au long de la vie, bien qu’elle varie en intensité selon les âges et les expériences.
∞ Dès la naissance (0-6 mois) : la curiosité sensorielle
Les bébés naissent avec une curiosité innée : ils explorent le monde à travers leurs sens (vue, toucher, goût).
Ils montrent un intérêt spontané pour les visages humains et réagissent aux sons nouveaux.
Ils commencent à suivre des objets du regard et à tester leur environnement par des gestes simples.
∞ Bébé explorateur (6 mois – 2 ans) : curiosité motrice et expérimentale
L’apparition de la motricité (ramper, marcher, saisir des objets) permet d’explorer plus activement.
Les bébés commencent à tester des relations de cause à effet (ex. : jeter un jouet pour voir ce qui se passe).
∞ À partir de 8-9 mois, l’angoisse de l’inconnu peut freiner temporairement la curiosité.
∞ Petite enfance (2-6 ans) : l’âge des « pourquoi »
La curiosité devient cognitive et sociale : l’enfant veut comprendre son environnement et pose beaucoup de questions.
L’imagination et le jeu symbolique (jouer à faire semblant) stimulent son besoin d’exploration.
Il développe un besoin d’expérimentation (toucher, démonter, tester, observer).
∞ Enfance (6-12 ans) : curiosité épistémique et apprentissage structuré
L’entrée à l’école stimule une curiosité plus structurée : l’enfant apprend à chercher des informations de manière logique.
Il développe des intérêts spécifiques (animaux, science, histoire, sport, etc.).
Son environnement (parents, enseignants) joue un rôle crucial pour entretenir ou freiner sa curiosité.
∞ Adolescence (12-18 ans) : curiosité sociale et identitaire
La curiosité devient plus abstraite et introspective : les ados s’interrogent sur eux-mêmes, leurs valeurs et leur place dans le monde.
Elle s’oriente aussi vers des sujets complexes (philosophie, science, technologie).
L’influence des pairs et la peur du jugement peuvent limiter la curiosité dans certains cas.
∞ Âge adulte et vieillesse : curiosité spécialisée ou stagnante
La curiosité peut se renforcer si elle est entretenue (lecture, voyages, nouvelles expériences).
Mais elle peut aussi diminuer avec la routine, le stress ou le manque de stimulation.
Les adultes curieux montrent une meilleure adaptabilité et un meilleur bien-être mental en vieillissant.
La biochimie de la curiosité ou comment avec la Gestalt, en permettant de retrouver cette ressource interne, agit-elle sur la physiologie personnelle ?
La curiosité repose sur plusieurs mécanismes biochimiques impliquant principalement le système dopaminergique, ainsi que d’autres neurotransmetteurs et structures cérébrales.
Voici les principales bases neurobiologiques de la curiosité :
1. La dopamine : le moteur de l’exploration
• La curiosité active le système de récompense, en particulier le circuit mésolimbique, qui comprend l’aire qui est la source principale de dopamine (dite ATV (aire ventrale) et une aire (le striatum ventral) qui génère une sensation de plaisir et de motivation lorsqu’on découvre de nouvelles informations.
• Lorsque nous explorons quelque chose d’inconnu, la dopamine est libérée, renforçant ainsi notre désir de continuer à apprendre.
2. L’hippocampe et la mémoire
• L’hippocampe, une région clé de la mémoire, interagit avec le système dopaminergique.
• Une information intrigante active l’hippocampe, qui envoie un signal au noyau accumbens, renforçant l’envie d’en savoir plus.
• Des études montrent que la curiosité améliore la mémorisation car elle rend le cerveau plus réceptif aux nouvelles informations.
3. Le cortex préfrontal : la gestion de l’incertitude
• Le cortex préfrontal joue un rôle clé dans l’évaluation des informations nouvelles et la gestion de l’incertitude.
• Il régule également la motivation et l’attention, aidant à focaliser l’exploration sur ce qui est pertinent.
4. Rôle d’autres neurotransmetteurs
• Noradrénaline : impliquée dans l’attention et la vigilance face aux nouvelles informations.
• Sérotonine : régule l’humeur et peut influencer la curiosité en facilitant la prise de risque et l’ouverture au changement.
• Ocytocine : favorise la curiosité sociale et le désir de comprendre les autres.
En savoir plus sur la méthode Gestalt
Devenir plus conscient et la méthode Gestalt
En savoir plus sur la curiosité
En savoir plus avec philomag : l’éloge de la curiosité