La curiosité authentique et l’amour. En effet, j’ai beaucoup entendu parler de la curiosité déplacée, qui peut être un peu voyeuse, un peu manipulatrice … Comme par exemple, celle de tous les badeaux rassemblés autour d’un accident, juste pour voir …
Ici, je parle d’une curiosité saine, belle, une énergie élevée d’amour.
Cette brève consitue le troisième volet que je consacre à la curiosité.
Sommaire
Introduction
Pourquoi s’intéresse t-on vraiment à quelque chose ou à quelqu’un ? Est-ce un simple désir de savoir, de comprendre, de découvrir ?… Ou est-ce quelque chose de plus profond ? Et si c’était une forme d’amour : un élan vers l’autre, une volonté de la connaitre sans le posséder, sans arrière pensée ? Si la curiosité authentique portait une énergie de contact au sens gestaltiste du terme en page blanche ?
La curiosité superficielle versus la curiosité authentique et ouverte à la relation à l’autre
- La curiosité peut être motivée par le divertissement, la nouveauté, la consommation d’informations
- Mais une autre forme de curiosité existe : celle qui persiste, qui écoute, qui creuse.
- Cette dernière n’est pas une pulsion de savoir. Au contraire, elle ressemble davantage à une attention sincère.
La thérapie Gestalt
La curiosité authentique est celle qui peut être éveillée lors d’une thérapie en Gestalt. Le praticien s’interresse à son client sans vouloir le changer, sans s’attendre à quoique ce soit. C’est la page blanche.
Ainsi, à chaque instant, il écoute, il est dans le contact curieux avec son client. Il lui pose des questions dans l’empathie.
De son côté, le client développe sa curiosité de lui même, là aussi avec parfois le renoncement à des croyances qui lui permettaient de se dire « dans cette situation, je fais toujours cela ». Désormais, il sait qu’il y a de nombreux possibles. Et la curiosité va lui donner l’envie d’expérimenter ce nouveau et de découvrir ce que ça fait.
Curiosité authentique et vulnérabilité : l’amour c’est vouloir comprendre.
- Aimer, ce n’est pas seulement ressentir. C’est vouloir comprendre l’autre.
- Être curieux de l’autre, c’est lui reconnaitre une complexité, une richesse qu’on ne saisira jamais totalement
- C’est aussi accepter de ne pas tout maitriser. On ne peut pas vraiment être curieux sas être un peu vulnérable
Curiosité authentique, écoute et présence : des actes d’amour
- La curiosité véritable, ce n’est pas poser des questions par réflexe. C’est écouter les réponses
- C’est prêter attention aux détails, aux silence, à ce qui ne se dit pas
- En cela, la curiosité authentique est un acte d’amour désinterressé, un regard qui ne juge pas mais qui accueille.
La curiosité devient plus profonde dans la relation d’aide
Celles et ceux qui accompagnent des personnes , écoutent, guident, soignent, le savent bien. La posture la plus juste n’est pas celle de savoir. Elle est dans la Présence. Il n’y a pas de stratégie. Être curieux en Gestalt, ce n’est pas chercher à analyser, ou expliquer. C’est rester au seuil de l’autre avec délicatesse, accueillir ce qui émerge, même si c’est confus, même si cela prend du temps. Dans cette manière d’être, il y a de l’amour inconditionnel.
C’est une posture de respect radical qui peut s’apprendre.
La curiosité comme l’amour : chemin d’évolution personnelle
Pour les personnes qui marchent sur le chemin du retour à soi, de la connexion et du développement personnel, cette curiosité dont je parle est un point de bascule. Elle devient une forme de tendresse : oser se regarder sans masque, se poser des questions sans brutalité, et peut-être, enfin … écouter en soi ce qui a été mis de côté pendant trop longtemps. On ne transforme pas par la force, mais par cette lente et douce attention à ce qui est là. Être curieux de soi, c’est cesser de vouloir se réparer, et commencer à s’aimer.
La curiosité authentique : un art de la rencontre et une expression d’amour
C »est aussi vrai pour les artistes, les pédagogues, dans toute forme de relation vivante. La curiosité n’est jamais froide, ni neutre. Au contraire, elle implique le coeur, elle lâche la maitrise. Elle dit » je ne te connais pas encore et j’ai envie de te découvrir. Parce que c’est toi, parce que c’est moi. »
Conclusion
Lorsque la curiosité est sincère, elle devient un geste d’amour. Elle ne sous-tend pas la volonté de tout savoir, mais celle de rencontrer l’autre dans ce qu’il a d’unique, d’inaccessible parfois. Aimer, ce serait alors rester curieux : ne jamais croire qu’on a tout compris, toujours chercher à mieux voir, mieux entendre, mieux sentir … sans jamais enfermer.